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13 janvier 2014 1 13 /01 /janvier /2014 16:24

Revenir à soi, quelquefois, dans le tourbillon des esprits croisés; comme on dit des ligaments croisés, ceux qui nous font plier la jambe. Revenir à soi... ne pas plier !

 

Paris s'enivrait de signes aléatoires

j'étais là, il y a longtemps,

ou dans un autre présent

ne sachant plus mesurer le temps, le bruit, le froissement des feuilles

le sable se dérobait sous les pieds

ne révèlait pas de chemins neufs, de cavités secrètes

mais des duretés de basalte qui prenaient toute la place 

et brillaient comme des miroirs


Tout ce qui fait taire les chuchotis de complaisance

contient l'essence des arbres morts

qu'un printemps verra toutefois renaitre, comme il se doit

les lames de fond tranchent des noeuds sans histoire aucune

et laissent filer aux nuages le verbe haut des incertitudes

 

les mots bouclent vers l'intérieur du crâne

envers de cheveux, envers de fourrures,

envers de villes lascives,

envers et contre tout ce qui dérobe la légèreté souveraine des instants

il n'y a rien d'autre qu'un peu de vapeur qui fait son chemin

mais

je n'ai pas dit mon dernier mot

 

DSC03082

 

20131209 121836

 

DSC03066

 

album Paris décembre 2013

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25 novembre 2013 1 25 /11 /novembre /2013 15:30

je viens d'un temps soucieux de sa couleur
d'un monde clos qu'un seul poing a brisé sur ma nuque


je venais de partout et ne savais pas
ce qui en sortirait

le soleil était une rose vivace
et ses membres s'étiraient jusqu'à la mer sans calcul


je vins et ne revins pas, et ne retournai pas,
et ne refusai pas le vent
d'où le ciel sortit en abondance


je m'évadai
et tout s'arrondit en silence

 

DSC03021

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17 novembre 2013 7 17 /11 /novembre /2013 13:44

 

les histoires traversent les livres comme elles traversent les nuits
elles nous rendent insomniaques en s'écrivant à la vitesse de la lumière
même quand la lumière en est absente


puis vient le matin, dépot de feu froid,
comme lorsqu'on referme le livre et son épilogue inutile
où tout est dit une bonne fois
pour toutes

qu'on les invente soi même ou que d'autres nous les offrent
les histoires tournent en boucles dérisoires
ce que nous ne savons faire de nos vies
elles dessinent des lignes de fuite qu'on osera jamais emprunter
des phrases qu'on n'osera pas prendre au mot
parce qu'elles ont été, elles aussi, refroidies dans l'air du temps

au moment où l'on sait que cet imaginaire
n'est qu'un potentiel vide de toute exécution,
quelque chose se détache et donne envie de jeter le livre,
de masquer la dernière page sans connaitre la fin,
ou de se lever enfin, sans vouloir plus dormir

je ne veux pas d'une écriture qui se substitue à la vie
d'histoires qui poussent leur tête hors de mon corps
comme des enfants morts nés

je ne veux pas de romanesque
d'inquiétudes piégées par des mensonges captifs
qui nous regardent en ricanant
de ces personnages habillés de lettres
qui nous détournent du chemin

mais peut être...


d'une écriture sans histoire
qui par bonheur ne raconte rien
je ferai une paire de chaussures
un sac ou un bâton
pour marcher plus longtemps ?

 

poitou

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8 novembre 2013 5 08 /11 /novembre /2013 17:06

qui a fait danser

nos colères tropicales

de soleil en soleil ?

 

 

aqua05-copie-1

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5 novembre 2013 2 05 /11 /novembre /2013 20:36

(à la manière de Tzara .. ou Prévert)

 

préparer le papier

préparer la couleur

préparer le pinceau

et préparer le coeur

 

attendre, attendre

 

déposer, effleurer, caresser,

le moment sec, ou bien mouillé

séquence après séquennce

sans se hâter

vers l'étale innocence

 

ne pas chercher, ne pas vouloir

juste un jeu dans l'histoire

juste un sanglot tombé

à l'écart du hasard

 

et puis

laisser venir, laisser partir

laisser faire le désir

 

le vent passe

la pluie cesse

il n'y a plus de sel

plus d'arrogance

 

rien qu'un trait de silence

un oiseau qui s'élance


quand l'un finit

l'autre s'enfuit


 

aqua01

 

quelque chose est passé / qui bouclait / le temps

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1 juin 2013 6 01 /06 /juin /2013 19:00

un mois particulier pour moi : temps de beauté indéniable, de dissociation gémellique, d'anniversaires plus ou moins acceptables. J'ai toujours été accrochée par ce mois si partisan. Moi seule le sait.

 

trois haïkus qui sortent de l'hiver

ou pas ?

 

 

 

la fleur jetée comme

un moineau sur le béton

tremblant de soleil


 

 iris

 

 

 

l'hiver a laissé

sur les os trempés d'orages

nos regrets mouillés

 

os

 

 

 

du bleu ou du blanc

engendrés par la lumière

qui l'emportera ?

 

bleu

 

 

 

 


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11 avril 2013 4 11 /04 /avril /2013 17:26

 

dressés en couronne et bavant des sirops de nuit

réveil, matin, sans histoire, sans mémoire

hérissés front bas front ainsi front front front

j'ai pas de page , j'ai pas de lit, pas d'encrier

je me tais

mais

je voudrais

qu'un homme en chemise

me dise

pourquoi mes rêves sont si laids

 

quand ils sont

quand ils font

quand le temps remonte les aiguilles

et vrille

 

quand je perds foie, coeur et dents

qui rodent sans raison

dans un air caverneux

de vieux monde rebelle

et toujours plus

absent

 

mais c'est ça ou rien !

 

draps

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24 février 2013 7 24 /02 /février /2013 20:52

tant de griffes sur le ciel

comme toujours impassible

tant de lumière en traces infertiles

tant d'inconstances sur la peau

tant de bleu qui s'épuise malgré le jour

 

ne pas croire à la profondeur

chercher la cicatrice et l'ongle

ou parier sur le temps

qu'une mort annoncée

peut encore contredire

 

l'espace ne ressemble pas

à ce qu'il parait être

l'arbre n'a besoin que de saisons

il n'est qu'un moment bref

ou un creux de langage

où je dépose mon attente

 

 

griffes-copie-1

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20 février 2013 3 20 /02 /février /2013 17:13

La médiathèque de Quimper a organisé depuis trois mois un grand forum appelé "odyssée des mots" qui se termine ce week end, sur le thème du NON A L'INDIFFRENCE, 

je parlerai peut être ici même d'un autre forum auquel j'ai participé samedi autour d'une recherche de manifeste, de politique et de vérité d'actions... si j'ai un peu plus le temps d'écrire qu'en ce moment

 

Quoiqu'il soit, de toute évidence, vital de savoir dire NON à bien des tendances choquantes et actes inacceptables dans nos sociétés; j'ai eu envie de retourner le NON à l'indifférence en OUI à la différence, qui veut dire à peu près la même chose, mais qui comporte, à mon sens, plus d'élan que de repli, plus d'engagement que de peur, plus "d'aller vers" que de "j'y suis , j'y reste" 

 

voilà donc ce "différenc'slam"

 


SI TU DIS NON À L’INDIFFÉRENCE / TU DIS NON À LA NON-DIFFÉRENCE
ALORS / DIS OUI À LA DIFFÉRENCE / DIS OUI À TOUS LES DIFFÉRENTS

À TOUS LES DÉCLASSÉS / LES AMPUTÉS / À TOUS LES MARGINALISÉS
DIS OUI À LA FORCE BANCALE / DE CELUI QUI NE PENSE PAS DROIT
À LA FEMME QUI MARCHE POUR ÊTRE TON ÉGALE
QUI EN MEURT QUELQUEFOIS

OUI AUX ILLUMINÉS QUI DANSENT SUR UN FIL
OUI AUX FRÈRES D’À COTÉ QUI CRIENT DANS LEUR LANGAGE
PRÉTENDUMENT SAUVAGE
AUX REGARDS QUI S’ÉGARENT / AUX VERBES QUI S’EMBRASENT
AUX SANS GRADE / SANS COURONNE / SANS PAPIERS

DIS OUI AUX SOIRS QUI TOMBENT / AUX HOMMES QUI TRÉBUCHENT
AUX VERRES PERDUS / AUX AMIS RETROUVÉS
OUI À TOUS CEUX QUI ONT JETÉS LES ARMES
AUX CHAGRINS SANS PITIÉ / AUX ENFANTS TATOUÉS
AUX VISAGES SANS NOM ABANDONNÉS DES LARMES

DIS OUI À TOUTES LES DIFFÉRENCES / À TOUS LES DIFFÉRENTS

À LA MAIN QUI S’AMARRE SUR LA MAIN D’UN PROSCRIT
À LA VIE / QUI S’ÉCARTE DU RANG / EN TRAVERS NONCHALANTS
AUX ERRANCES NOMADES / AUX FLEUVES ENSABLÉS
DONT LES TOURS ET DÉTOURS RENCONTRENT / ÉTONNÉS
DES CHANTS D’INSOUMISSION ET DES BRASSÉES DE RIRES
QU’ON NE SAURA / PEUT ÊTRE / COMPRENDRE NI REDIRE
MAIS QUI ÉTOILERONT NOTRE CIEL D’UNE FAIM
D’OISEAUX BLANCS EN BATAILLE / ET DE VIN

ALORS NOUS DIRONS OUI / AU DIFFÉRENT / À L’ÉTRANGER
QU’ON N’A PAS RECONNU / AU PLUS LOINTAIN
OU CET AUTRE SI PROCHE QUE L’ON REGARDE EN COIN
PARCE QU’IL EST TROP NU / TROP PAUVRE / TROP FONCÉ

DIRE OUI
OU NE RIEN DIRE
DIFFÉRENT  / DIFFÉRENCE
L’ACCORD PARFOIS / VIENT DU SILENCE

 

 

D St Cyprien

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13 février 2013 3 13 /02 /février /2013 11:30

pour notre ami Philippe Deru

 

tu as quitté le port, camarade, comme un arbre tombé que le fleuve rend à la mer

avec toi, nous avons traversé un monde ouvert sur le grand large

avec toi, nous avons partagé de grandes exigences et de grands rires


face aux arrogances, aux bassesses, aux tiédeurs

tu convoquais des soleils noirs et la marée des poings levés

avec un coeur trop vaste que l'injustice étreint

avec un coeur bouillant que le temps brise en gerbes amères

 

les lumières du port, une à une, s'éteignent avec des larmes

pour tous ceux que tu aimes, pour tous ceux que tu laisses, ô capitaine,

quand t'emporte le ressac vers l'océan de la colère

qui n'aura pas de fin

 

 

departdakar2

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28 janvier 2013 1 28 /01 /janvier /2013 14:24

certaines nuits, certains rêves

livrent un cavalier de mot

qui laisse le jour traversé de sabots

ne sachant vers quoi

il galope, et galope


prendre la bonne échappée

vibrant d'une essence marine

et le trouver

c'est tout

 

"ENVERGURE" - 28 janvier -

trace ou signe d'évidence

un mot de cambrure et de sel

pour qui ne sait pas dire la mer

 

je l'enfourche et lui donne

la largeur de mon pouce 

ou l'ampleur de mes songes

et m'enroule dans les fibres

des voiles déployées

et du réveil

matin

 

attendant le prochain

 

arriveecasamance

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23 janvier 2013 3 23 /01 /janvier /2013 18:23

 

il ne s'agit pas de refaire, de redire, de renaître

mais,

laver une impression gribouille sur un sale mur qui coule en petits ruisseaux de poussière gluante

La poussière n'est jamais gluante, ai-je murmuré. Tu ne sais pas ce que tu dis.

Je ne veux pas, ça non, revivre

Je veux, glisser dans la grisaille, sortir de l'autre coté

du coté neuf, brillant, au delà du mur traversé

au delà du plâtre et de la brique, là où se déploie la symphonie des éclats solaires

Les symphonies m'ont toujours emmerdé, j'ai dit,

un son massif où ne se reconnait aucune délicatesse de corde, de touche, de souffle.

Je veux courir dans cette prairie, de l'autre coté du mur

me faire bouffer par le vent

chanter pour le printemps qui vient.

Moi, mon hiver au coeur, crépuscules bleus, février trop court, camélia d'avance jauni,

fenêtres closes, moi

je me dis

y aura-t-il un printemps ?

et l'autre, rêveuse, elle, ne répond jamais .

 

 

soird'hiver

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