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16 mars 2024 6 16 /03 /mars /2024 13:55

emparez vous des cartes

faites danser vos yeux sur le papier

vos pieds sont des oiseaux

que la mer n'effraie pas

 

il faut partir !

 

partir !

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13 février 2024 2 13 /02 /février /2024 10:29
Pas sûr, pas sûr, qu'on forcerait l'allure,
Qu'on aurait plus d'air pur
Pas sûr que les faucons, et pas sûr que les vrais
Pas sûr des lettres mortes qui font leur proie de mots
Désemparés et d'autres vents contraires
Pas sûr qu'on pleure en paix sous le ciel décalqué
Pas sûr qu'on ait le temps de s'éveiller, de réveiller
Les faux amis, les vrais aussi
Pas sûr que le sommeil
Et la vie durent, et durent
Pas sûr, pas sûr
Rien n'est jamais sûr, sauf le pire

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24 janvier 2024 3 24 /01 /janvier /2024 20:55
Que disait-on des larmes autrefois ?
Qu'elles lavaient le silence et faisaient mûrir les fruits du temps
Qu'elles dormaient sous les oreillers pour lessiver nos cauchemars
Qu'elles tombaient d'un ciel profond qui n'oublierait pas de combler nos espérances
Et puis
On ne pleure plus, on laisse la pluie fracturer les nuages
Refléter la douleur de l'espace qui s'abîme au fond des eaux et s'obstine à nous revenir en sèche amertume
Car la douleur ne sert plus à rien
Les larmes sont absences
Seule la colère subsiste quand la terre ne rêve plus
alarmée

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14 janvier 2024 7 14 /01 /janvier /2024 15:18

le cerveau se remplit d'atomes crochus, de colères rentrées, d'oiseaux pointus,

de vomissures secrètes, d'escaliers sans fin, de vents étoilés, de cagibis prisons,

de pieds de grues enfoncés dans la vase,

de feuilles mortes, d'ondulations, de nausées, de piques et pêches,

et puis

le cerveau se vide

Bien fait ! c'est tout ce qu'il mérite

 

le cerveau

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4 janvier 2024 4 04 /01 /janvier /2024 15:08

on ne lâchera rien.

on sera heureux, juste pour faire la nique à ce qui hait

on dira oui, on dira non, mais on saura pourquoi

on aimera quand il faudra, plus souvent qu'à son tour

on poussera les vieux démons dans la fosse de l'indigence

on lèvera le poing et puis

on ouvrira les poings fermés jusqu'à ce qu'il en surgisse des chants-oiseaux

on se relèvera autant de fois que nécessaire

et jamais seule et jamais seul

on gravera sur les nuages des mots entiers qui feront taire le vent des explosions

parce qu'on le peut

parce qu'on le doit

graff tunnel des tuileries - Paris 2023

graff tunnel des tuileries - Paris 2023

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19 octobre 2023 4 19 /10 /octobre /2023 10:53

les arbres fantômes ont avalé leur ciel de mousse

aux cheveux emmêlés quadrillant les aurores

les mémoires tapissées

les ombres étouffantes

 

ne peut-on dire que le bois souffre

lui aussi des verts encombrements

des souffles raccourcis

des esprits erratiques et des mondes inversés

qui n'ont plus de chemins

 

qui resteront cachés

l'arbre fantôme
l'arbre fantôme
l'arbre fantôme
l'arbre fantôme
l'arbre fantôme

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19 septembre 2023 2 19 /09 /septembre /2023 14:06

La forêt monte au dessus de ma tête, dans la crispation des pieds, dans les cailloux jetés à plaisir devant mon souffle.

Car la forêt n’est pas que cet épuisement des vallées qui s’arrachent aux monts enrubannées de feuilles.

Peu à peu elle se symphonise et s’orchestre d’oiseaux, de grincements, de balancements, de rythmes, de syncopes qui animent la matière du bois, l'emprise de la terre, la confrontation intime du mort et du vivant.

Alors les pieds s’allègent, la respiration devient musique, mon oreille a gagné sur la pente rugueuse une danse, un son, un frottement de chansons singulières, un ensemble de questions vibrantes à l’unisson du cœur qui s’efforce

et se retrouve enfin.

 

La forêt
La forêt
La forêt
La forêt
La forêt
La forêt
La forêt
La forêt

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2 mai 2023 2 02 /05 /mai /2023 11:31
La route surgie
du jour passé sans encombre
déplie la lumière
 
 
champs de Colza, route de Cadol, Melgven
champs de Colza, route de Cadol, Melgven
champs de Colza, route de Cadol, Melgven

champs de Colza, route de Cadol, Melgven

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27 avril 2023 4 27 /04 /avril /2023 11:09

le soir tombe

il faut dire qu'il tombe vraiment

avec ses fers aux pieds et ses pensées criantes

il tombe, s'avachit

il tombe, ne se relève pas

étoiles et toiles tissées

de la noirceur vorace

qui descendent au gouffre

mélancolique

comme disaient les humeurs

du corps scarifié d'incertitude

Noir

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24 mars 2023 5 24 /03 /mars /2023 16:58

j'ai enregistré hier une vidéo courte de l'occupation de la voie express à Quimper. Des dizaines de bras tapent en cadence sur les glissières, et ne disent rien d'autre à cet instant que l'accord absolu d'un rythme spontané : triomphe de la musique sur la bêtise !

l'espace d'un moment la route redevient savane, redevient chant

le rituel monte à la face du mépris, à la face de ce qui, là-haut, ne nous aime pas

le plus petit commun, multiple cœur, n'en finit pas de battre

le temps n'existe plus, pour un quart d'heure d'éternité, la voie est libre, on y marche dans l'air saturé, et l'on respire quand même

des vieux des jeunes, des femmes des hommes, des drapeaux des parapluies, parce que le printemps giboule quand il veut

des bras à l'unisson qui dansent la colère, sans même savoir ce qu'il y faut gagner, et si l'on va gagner

mais l'offrande fugace des palettes et des herbes fauchées, des cailloux qui martèlent, lance au-dessus, lance au ciel bouché, ce crachat de fumée noire qui exhale la puissance  du nombre

qui donne le droit d'être libre, le droit d'être peuple

le droit d'être

 

 

 

 

rou(t)e libre

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29 janvier 2023 7 29 /01 /janvier /2023 16:47

nous avons toujours besoin, finalement, que le trait existe, que la couleur se répande, que la rage se dessine, que le monde sorte de nos têtes

pour revenir à lui

pour devenir celui que nous avons créé,  voulu, inventorié

durant le temps infime qu'il fallait pour le faire transparaitre

même s'il était mort-né

collages sur monotypes
collages sur monotypes
collages sur monotypes
collages sur monotypes
collages sur monotypes
collages sur monotypes
collages sur monotypes

collages sur monotypes

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20 janvier 2023 5 20 /01 /janvier /2023 15:28

Regarder le ciel jaune zébré d'oiseaux blafards. Eux, qui s'envolent. Qui crient.

Eux qui ne dorment pas, avec les chiens, sur le vide où pleut une ombre lasse

Au dessus du volcan la ville appelle. Même le feu profond dit qu'il faut partir. Nulle part.

Surtout.

Qu'il ne suffit plus de respirer entre l'ardoise et le bitume, de dormir sur les marches, d’attendre un jour après.

La terre brûlante dit de partir, avant que d'être morte. Avant que d'avoir froid.

Nuit, ville

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  • : Chroniques, poésies, photos, créations pour illustrer mes voyages, mes rencontres avec les humains solidaires, avec l'Art et les cultures, ici et partout ailleurs. Livres parus à ce jour : "lettres d'Anisara aux enfants du Togo" (Harmattan), "Villes d'Afrique" et "Voyager entre les lignes" (Ed. Le Chien du Vent)
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